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Sourcing au Cambodge en 2026 : le guide ultime

Sourcing au Cambodge en 2026 le guide ultime

Sourcing au Cambodge en 2026 le guide ultime

Le monde de la fabrication et de la sous-traitance a profondément changé au cours des deux dernières décennies. La pandémie de Covid-19, la montée des tensions géopolitiques, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis et les problématiques de durabilité ont poussé de nombreuses entreprises à revoir leur stratégie d’approvisionnement. Dans ce contexte mouvant, la diversification des chaînes de valeur n’est plus une option mais une nécessité.

C’est dans ce cadre que le Cambodge commence à attirer l’attention. Longtemps considéré comme un acteur secondaire par rapport à ses voisins plus industrialisés, le pays gagne du terrain dans la stratégie dite Chine + 1. Les investisseurs cherchent des alternatives crédibles à la Chine pour réduire leurs risques, et le Cambodge, avec sa main-d’œuvre à bas coût, ses zones économiques spéciales et son intégration progressive dans les flux commerciaux internationaux, apparaît désormais comme une option à examiner sérieusement.

Ce guide complet propose une analyse approfondie du sourcing au Cambodge en 2026 : industries clés, investissement chinois, salaires et conditions de travail, comparaisons avec d’autres pays d’Asie, étapes pour démarrer, erreurs à éviter, ainsi qu’un panorama des meilleures agences de sourcing.

1. Le Cambodge dans le paysage mondial du sourcing

1.1 Un pays longtemps marginalisé

Pendant des décennies, l’économie cambodgienne a reposé principalement sur l’agriculture, avec peu de développement industriel. Le textile et l’habillement ont constitué le premier secteur d’exportation structuré, notamment grâce à l’arrivée de grands groupes occidentaux au début des années 2000. Cependant, le pays a souvent été perçu comme fragile : infrastructures limitées, faible qualification de la main-d’œuvre, dépendance politique et économique à ses voisins.

1.2 La poussée des investissements étrangers

Depuis une dizaine d’années, le Cambodge attire davantage de capitaux étrangers. La Chine a été le moteur principal, finançant routes, barrages, ports et zones économiques spéciales (ZES). La ZES de Sihanoukville illustre bien cette dynamique, concentrant de nombreuses usines de textile et de montage. Des investisseurs coréens et japonais y voient également un intérêt stratégique, notamment dans l’électronique légère et l’assemblage.

1.3 Le Cambodge dans la stratégie China + 1

Pour beaucoup d’entreprises, l’équation est claire : dépendre exclusivement de la Chine n’est plus viable. Entre hausse des salaires, durcissement des normes environnementales et incertitudes géopolitiques, diversifier est devenu crucial. Le Cambodge propose alors un compromis : des coûts salariaux attractifs, une proximité géographique avec les grandes chaînes logistiques asiatiques, et un environnement ouvert aux investissements étrangers. Cependant, cette intégration reste partielle : le pays importe encore la majorité de ses intrants et de ses équipements depuis… la Chine.

Les industries clés au Cambodge

1 Textile et habillement

Le secteur du textile est l’épine dorsale de l’économie cambodgienne. Il représente environ 80 % des exportations nationales. Des géants comme H&M, Adidas ou Levi’s y produisent depuis des années. La main-d’œuvre, majoritairement féminine, permet de fabriquer à grande échelle à bas coût. Toutefois, ce secteur est aussi celui qui concentre les critiques : conditions de travail parfois précaires, grèves pour de meilleurs salaires, dépendance à la demande mondiale.

2 Chaussures et maroquinerie

Après le textile, c’est le secteur qui croît le plus vite. Des marques comme Puma ou Clarks ont ouvert des chaînes de production au Cambodge, souvent transférées depuis la Chine ou le Vietnam. La fabrication de chaussures reste intensive en main-d’œuvre, et le Cambodge répond bien à cette exigence grâce à son coût compétitif.

3 Électronique légère et assemblage

Encore marginal il y a 10 ans, ce secteur se développe. De nombreuses entreprises chinoises et taïwanaises y installent des lignes de montage d’appareils électroniques simples ou de composants. L’objectif est double : réduire leurs coûts et bénéficier des avantages commerciaux offerts par certains accords préférentiels. Cependant, le Cambodge reste dépendant des importations de pièces détachées.

4 Mobilier et bois

Un secteur en pleine émergence. Le Cambodge possède des ressources forestières (bien que limitées par des réglementations environnementales) et une longue tradition artisanale. Le mobilier en rotin, en bambou et en bois dur attire des acheteurs internationaux, notamment européens, qui recherchent des alternatives durables et artisanales au « made in China ».

5 Agroalimentaire et agriculture

Le riz parfumé cambodgien, le poivre de Kampot et les noix de cajou font partie des produits phares du pays. Le potentiel agroalimentaire est réel mais encore sous-exploité : les usines de transformation sont peu nombreuses, et la majorité des exportations reste brute.

Facteurs sociaux et conditions de travail

Les salaires

Le salaire minimum cambodgien pour les ouvriers du textile est fixé à environ 210-220 USD en 2026, contre 350 USD au Vietnam et plus de 600 USD en Chine. Cet écart attire les investisseurs cherchant à produire à bas coût, mais pose aussi la question de la soutenabilité sociale.

Conditions de travail

Les progrès sont visibles (sécurité sociale, inspections), mais les défis persistent : longues journées, sécurité insuffisante dans certaines usines, dépendance aux sous-traitants informels. Les importateurs occidentaux doivent rester vigilants et exiger des audits réguliers.

Travail des enfants et droits sociaux

Le Cambodge a connu de graves scandales dans les années 2000. Depuis, des progrès ont été réalisés, notamment grâce à la pression des ONG et des marques internationales. Mais le risque demeure, surtout dans les petites unités de production non surveillées.

Comparatifs régionaux : Cambodge vs ses concurrents

Cambodge vs Chine

Cambodge vs Vietnam

Cambodge vs Inde

Cambodge vs Thaïlande

Cambodge vs Bangladesh

Comment se lancer dans le sourcing au Cambodge

Rechercher et qualifier les fournisseurs

La recherche en ligne ne suffit pas : beaucoup d’usines n’ont pas de site web ou n’apparaissent pas dans les bases de données internationales. Les missions sur le terrain ou le recours à des agences locales sont essentiels.

Visites d’usines et audits

Un audit préalable est obligatoire. Vérifier les machines, les certifications (BSCI, Sedex, ISO), les conditions de travail, et surtout la transparence des fournisseurs.

Foires et salons professionnels

Participer à des salons locaux permet d’identifier directement des partenaires. Exemple : Cambodia International Textile & Garment Industry Exhibition.

Le rôle des agents de sourcing

Ils facilitent la communication, organisent les visites, assurent le suivi de la production et réduisent les risques.

Les erreurs à éviter

Top 3 agences de sourcing au Cambodge

Nous avons retenu trois sociétés sur la base de leurs avis clients, de leur expérience prouvée sur le terrain et de leur capacité à accompagner efficacement différents profils d’entreprises dans leurs projets de sourcing et de sous-traitance au Cambodge.

1. FVSource

Présente dans plusieurs pays d’Asie du Sud-Est, FVSource aide les PME et ETI à structurer leurs stratégies d’externalisation. Leur valeur ajoutée : une approche consultative et une capacité à accompagner sur différents secteurs (textile, mobilier, électronique).

2. Move To Asia (MTA)

Spécialisée dans l’accompagnement des PME européennes et américaines. Transparence sur les prix (forfaits, pas de commissions cachées). Expérience forte dans le textile et l’artisanat.

3. Giz-Cambodia

Connue pour sa rapidité GIZ Cambodia : identification de fournisseurs en quelques jours, organisation de visites express. Une bonne option pour tester le marché sans gros engagement initial.

Le futur du sourcing au Cambodge

L’avenir du sourcing au Cambodge s’annonce à la fois prometteur et complexe. Le pays, longtemps perçu comme une alternative « low cost » dans le textile et l’habillement, tend désormais à élargir ses capacités et à renforcer sa position dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Plusieurs facteurs expliquent cette dynamique.

D’une part, la pression croissante sur les coûts en Chine pousse de plus en plus d’entreprises internationales à adopter une stratégie « Chine + 1 ». Le Cambodge, avec ses salaires compétitifs et son intégration progressive aux accords commerciaux régionaux, devient un candidat sérieux pour accueillir de nouvelles capacités de production. Cette tendance devrait se poursuivre dans les années à venir, surtout dans les secteurs où l’intensité de main-d’œuvre reste élevée, comme le textile, l’assemblage léger ou certaines activités de transformation agroalimentaire.

D’autre part, le gouvernement cambodgien mise sur des investissements dans les infrastructures et sur des incitations fiscales pour attirer davantage d’investisseurs étrangers. Les zones économiques spéciales, situées notamment le long des frontières avec le Vietnam et la Thaïlande, sont appelées à se développer et à jouer un rôle stratégique. Elles offrent un cadre plus structuré pour les usines, facilitant les procédures douanières et logistiques. À mesure que ces zones gagnent en maturité, elles devraient accroître la compétitivité du Cambodge vis-à-vis de ses voisins.

Cependant, le futur du sourcing au Cambodge ne se limitera pas à une simple logique de coûts. La demande mondiale évolue, et les donneurs d’ordre attendent désormais plus que des prix bas : respect des normes sociales, réduction de l’empreinte carbone, conformité aux standards internationaux et capacité à assurer une production flexible et fiable. Pour rester dans la course, les fournisseurs cambodgiens devront accélérer leur montée en compétences, investir dans de meilleures technologies et améliorer leurs systèmes de gestion de la qualité.

À plus long terme, le Cambodge pourrait aussi tirer profit de son positionnement géographique, au cœur de l’Asie du Sud-Est, entre le Vietnam et la Thaïlande, deux poids lourds industriels. Cette proximité favorise les chaînes de valeur régionales : certaines entreprises choisissent déjà de combiner des étapes de production entre plusieurs pays, en exploitant la complémentarité des forces locales.

En résumé, le futur du sourcing au Cambodge dépendra de sa capacité à évoluer d’une plateforme de production à bas coût vers un véritable écosystème industriel plus sophistiqué et plus responsable. Si le pays réussit à relever ce défi, il deviendra non seulement une alternative crédible à la Chine et à d’autres marchés régionaux, mais également un partenaire incontournable pour les entreprises cherchant à bâtir des chaînes d’approvisionnement diversifiées, durables et résilientes.

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